Publié : 6 septembre 2023 à 8h01 par Sébastien Claret
Mende: Deux individus jugés pour le vol d'un camion de pompier.
Ils avaient dérobé dans la nuit du 26 au 27 août un camion de pompier avant de le laisser sur le bord de la route quelques heures plus tard, deux jeunes adultes étaient convoqués ce mardi 5 septembre au tribunal de Mende pour répondre de leur vol.
Tribunal - Illustration
Crédit : TOTEM
L'affaire avait fait grand bruit. Dans la nuit du 26 au 27 aout, un camion de pompier de la caserne de Grandieu en Lozère avait été dérobé, avant d'être retrouvé le lendemain matin par les gendarmes.
Ce mardi 5 septembre se tenait au tribunal de Mende le procès des deux individus interpellés et qui ont reconnu être coupables.
Deux profils bien différents.
Ce sont deux jeunes hommes âgés de 18 ans et quelques mois qui se présentent à la barre.
L'un n'a jamais fait parler de lui. Il a été placé sous contrôle judiciaire depuis le début de l'affaire. Il parle avec facilité et semble avoir été embarqué dans une escapade délictuelle. Une erreur de parcours, dira son avocat.
L'autre prévenu était en sursis probatoire au moment des faits, il arrive les menottes aux poignets. Comme le soulignera le président de l'audience, il s'est enfermé depuis quelques années dans une spirale de délinquance. Il a déjà un casier bien chargé, et selon le président, il porte en lui des blessures traumatiques importantes dues à une enfance difficile.
L'équipée sauvage
Quand les faits qui leur sont reprochés sont relatés, on a l'impression d'entendre le scénario d'un mauvais road movie.
En une nuit, les deux jeunes hommes ont réussi à voler un engin de chantier, à saccager un champ, à étendre du remblai sur une route, à détruire un enclos, à déraciner un arbre. Et puis un peu plus tard dans la nuit, ils entrent par effraction dans une caserne de pompiers à Grandrieu. Pendant que l'un fait un tour en 4x4 Defender dans le village en klaxonnant, l'autre démarre un camion-citerne destiné aux feux de forêt et part pour Mende. Les gendarmes retrouveront le véhicule le lendemain à Barjac.
Tout au long du procès, le président aura cherché à comprendre cette bouffée de délire. Mais en vain. Les deux sont restés muets sur leur motivation et sur une éventuelle préméditation. Quand il leur demande s'ils ont pris conscience de la charge symbolique que représente le vol d'un camion de pompier, l'un avoue trouver ça idiot, l'autre ne répond pas.
Un réquisitoire au vitriol.
"Si la devise des pompiers c'est courage et dévouement, la vôtre c'est saccage et désoeuvrement", leur lance la procureure lors d'un réquisitoire sévère. "L'immaturité a des limites" s'indigne encore la représentante de l'Etat. Elle demande des peines exemplaires. Les deux individus sont coupables mais responsables à des degrés divers, c'est ce que reconnait le tribunal.
L'un a écopé de 18 mois avec sursis. Il pourra reprendre son travail et devra indemniser les parties civiles et le trésor public. L'autre est retourné en prison pour purger une peine de 20 mois de prison ferme avec 6 mois de sursis probatoire et des obligations de soin psychiatrique.