19 novembre 2024 à 8h33 par Fanny Paul

"Je ne peux plus réduire la masse salariale" : les maires sont exaspérés par les demandes du gouvernement

Le gouvernement demande aux collectivités locales près de 5 milliards d'euros d'économie.

Il n'y a pas que les agriculteurs qui sont en colère, les maires aussi sont exaspérés. Le congrès de l'Association des Maires de France s’ouvre aujourd’hui pour 3 jours à Paris dans un contexte tendu. Le gouvernement demande aux collectivités locales près de 5 milliards d'euros d'économie.


Le Sénat voudrait qu’il soit ramené à 2 milliards, mais pour l’heure rien n’est tranché. Il y aura de toute façon des ponctions. Mais où trouver les économies ? C'est la question que ce pose Christian Montin président de l’AMF du Cantal. Le maire de Marcolès, 600 habitants, prend sa commune comme exemple. "En termes de budget de fonctionnement, faire des économies chez moi, c'est impossible. La plus grosse dépense, c'est la masse salariale. J'ai du personnel à l'école, comment faire pour ne pas avoir personnel de surveillance, d'accueil, de garderie, de cantine quand on a une école ? Et j'ai des agents techniques, 2 et demi, je peux pas réduire la masse salariale. C'est pas dans le Cantal qu'il y a une une gabegie en matière de rémunération du personnel ou même de personnel pléthorique ou excédentaire. On a tous les moyens minimums qu'il nous faut pour fonctionner. Les maires peuvent faire des économies sur l’Epargne mais au risque d’hypothéquer les investissements" précise l’élu.


Le Cantal exempté ?


Petit soulagement toutefois pour les communes cantaliennes. Elles devraient être moins impactées, en tout cas en 2025. Christian Montin assure que "L'effort est quand même plutôt ciblé sur les grosses collectivités, les grosses agglomérations et les grosses communes. Le Parlement et les sénateurs en particulier ont réussi à faire revenir le gouvernement sur la baisse de 2 points de l'indice TVA qui nous aurait impacté et qui nous paraissait extrêmement injuste puisque ça porterait sur des dépenses déjà réalisées. C'est quand même compliqué de réduire des remboursements sur des choses qui ont déjà été engagées."


Le projet de loi de finances 2025 sera discuté en séance publique au Sénat à partir du lundi 25 novembre.