Léon Verlaguet est Officier dans l'Ordre du Mérite Agricole

Ils étaient tous là. Tous les gars de l'Aubrac étaient venus faire la fête avec Léon Verlaguet. Un des tous derniers buronniers du Plateau. Qui a déroulé plus d'un demi-siècle de labeur, à oeuvrer dans les burons du Théron, puis de Camejane pour fabriquer du fromage.

Cinquante ans sur l'Aubrac a faire tous les métiers

Pendant toutes ces années, Léon Verlaguet a occupé tous les postes. Tout d'abord roul, puis pastre, bédélier et enfin Cantalès. Léon Verlaguet a gravi tous les échelons. De mai à octobre, Léon Verlaguet a vécu sur l'Aubrac des journées à n'en plus finir : de la pointe du matin, jusqu'au crépuscule. Un travail difficile, dur même et pas qu'à cause des rigueurs du climat de l'Aubrac. Mais un travail que Léon Verlaguet a aimé. Un travail qu'il aime toujours, il le dit encore et encore. "Tous les jours, il fallait courir après les vaches. Rassembler le troupeau qui ne paturait pas dans un enclos fermé. Par tous les temps" !

Soir et matin les buronniers assuraient la traite des bêtes, mettaient le lait dans les gerles de bois. Ils ramenaient le lait au buron, séparaient le petit lait du caillé et transformaient le caillé en tomme. Le fromage était ensuite placé dans des moules, salé. Puis mis en cave, où il passait un mois et demi.

Chant du cygne

Le dur travail dans les burons s'est achevé en 2002. L'Union Européenne a imposé des normes sanitaires intenables, qui ont fait fermer les derniers burons. Léon Verlaguet a fait partie de ceux qui ont tiré la porte du buron de Camejane. Il y avait plus de trois cents burons en activité avant la guerre 39-45. Cinquante ans plus tard, ils n'étaient plus que deux. L'activité dans les burons n'est plus aujourd'hui. Mais la tradition et l'intensité des souvenirs restent bien présents, dans le coeur de ceux qui ont fait l'Aubrac autrefois.