Il a attendu plusieurs heures, au fond de la salle d'audience, ce mardi 26 mars. C'est finalement peu avant 19 heures que ce chauffeur-routier du Nord-Aveyron d'une quarantaine d'années s'est avancé à la barre du tribunal correctionnel de Rodez (Aveyron).
Combien de fois ce chauffeur routier, père de famille et marié depuis de longues années, s'est-il enfermé dans les toilettes du supermarché Leclerc de la zone commerciale de l'Estreniol à Onet-le-Château pour filmer des femmes à leur insu ? À la barre, il parle de deux fois, mais les enquêteurs soupçonnent des épisodes réguliers sur une période de deux ans. Il sera finalement interpellé en flagrant délit après un signalement, mais plusieurs de ses victimes n'ont pas pu être identifiées.
"J'ai l'impression de parler à un ado" s'agace la présidente, face à celui qui bafouille, évoque "une bêtise", une "connerie de gamin". Il évoque aussi une procédure qui l'aurait vacciné.
L'homme tente aussi de se justifier, en expliquant qu'il avait "honte d'aller sur internet", qu'il n'a "agressé personne" et qu'il n'a "même pas parlé" aux femmes qu'il a filmées. L'expert qui l'a examiné parle d'un homme excité par le voyeurisme, curieux à cause de son manque d'expérience et recommande des soins. Lui dit que cet épisode est derrière lui. Mais la honte est toujours bien présente. D'ailleurs, il n'a même pas avoué les faits à sa femme, qui ne sait pas qu'il était convoqué.
Le tribunal l'a finalement condamné à 12 mois de prison avec sursis simple.