Publié : 17 janvier 2025 à 10h38 par Hélène Gosselin

En Lozère, les femmes n'ont plus besoin d'aller à l'hôpital pour un IVG

De plus en plus de sages-femmes et de médecins libéraux peuvent accompagner les patientes lorsqu'elles optent pour la solution médicamenteuse

L'Hôpital de Lozère est le centre référent, mais les professionnels libéraux peuvent conventionner

Crédit : Hôpital de Lozère

Ce vendredi, c'est un anniversaire important pour les droits de femmes. Ce sont les 50 ans de la loi Veil autorisant l'IVG. Depuis, plusieurs étapes ont été franchies, au niveau législatif, médical et en termes d'accès. En Lozère, notamment, ces dernières années ont été cruciales.


Dans le département le moins peuplé de France, un seul centre référent existe pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse, l'Hôpital de Mende. Gretel Grimal est cadre de la maternité : 



"Ici, les sages-femmes s'occupent des trois services, c'est à dire la maternité, la gynécologie et le service d'orthogénie. C'est comme ça qu'on appelle dans un hôpital le service qui prend en charge les IVG. La vraie évolution en Lozère, c'est qu'il y a beaucoup de professionnels libéraux, donc des médecins généralistes ou des sages-femmes, qui ont conventionné avec l'hôpital pour faire les IVG en libéral, c'est à dire que les femmes ne viennent pas à l'hôpital. C'est très important, parce que la Lozère c'est tout petit. Tout le monde se connaît. Et oui, on n'a pas toujours envie que tout le monde soit au courant, et c'est bien normal. Nous, ici, on garde le secret absolu. On a même la possibilité de faire des inscriptions sous X . Il faut avoir cette possibilité pour les patientes. Mais maintenant, elles peuvent aussi le faire en libéral, et ça ne concernera bien sûr que les méthodes médicamenteuses." 



"Ce qui importe, c'est que les dames aient toutes accès à l'IVG, peu importe leurs moyens, leur culture, leur langue"


Une évolution dont se sont rapidement saisie les femmes. Alors que l'hôpital pratiquait en moyenne 130 IVG par an auparavant, en 2023, il en a enregistré 65 et l'an dernier 75. 



"Il n'y en a pas moins, c'est juste qu'on a dilué l'offre. Par exemple, on a professionnel de santé qui pratique sur Florac, donc les patientes qui habitent là-bas, vont chez lui, ça évite de venir à Mende, ça compte énormément. Ce qui importe, c'est que les dames aient toutes accès à l'IVG et peu importe leurs moyens, leur culture, leur langue, il faut qu'elles aient accès à l'IVG et que ce soit possible". 



Et si l'hôpital est trop impressionnant, on peut donc en parler à son médecin généraliste, à une sage-femme libérale ou bien au planning familial. 


Une plaquette a été réalisée avec tous les partenaires pour donner les informations :



"Nous avons fait une plaquette, dont pas mal de départements se servent pour faire la même chose à leur échelle. Parce qu'il y a la possibilité de scanner un QR code discrètement en salle d'attente dès qu'on voit cette plaquette et de ne pas la prendre à la maison. Et ça, quand on est jeune ou quand on est peut-être dans une famille avec une culture qui ne tolère pas vraiment l'IVG, ça permet d'avoir la possibilité de venir consulter des professionnels, de savoir où aller, quand et comment." 



 

Titre :Interview de Gretel Grimal, cadre sage-femme hôpital de Lozère

Crédit :Hélène Gosselin Totem

Interview de Gretel Grimal, cadre sage-femme hôpital de Lozère