Si tu ne le portes pas, donne-le ! C’est le slogan de la nouvelle campagne de communication lancée par Emmaüs. L’association doit faire face à la concurrence des plateformes de vente de seconde main comme Vinted et se retrouve en difficulté.
De nombreuses personnes préfèrent en effet vendre leurs vieux vêtements sur les plateformes, même pour récupérer un ou deux euros et cela impacte la vie des communautés locales. "On a une baisse de dons et une baisse de qualité. On exploitait environ 60 % des dons en textile. Aujourd'hui, on est tombés à 40 %", explique Véronique Magnaux, qui préside la communauté Emmaüs de Rodez. "On reçoit beaucoup de vêtements actuellement qui sont en très mauvais état. Des choses abîmées, souillées ou très démodées", dénonce la présidente.
Une partie des vêtements est revendue. Les matières nobles (lin, coton) sont utilisées pour réaliser des isolants pour le bâtiment, mais le reste doit être jeté.
Et si l'association ne peut plus valoriser ce qu'elle reçoit, elle ne pourra plus remplir toutes ses missions. "Notre première mission, c'est de faire vivre les personnes accueillies en communauté. Celles qui se sont retrouvées en difficulté, voire en danger dans la rue. On ne vit que par le don. Tout ce qu'on nous amène est trié, revendu et revalorisé pour faire vivre la communauté. Sans ça, on ne vit plus", rappelle Véronique Magnaux.
32 personnes sont accueillies par Emmaüs en Aveyron. En France, il y a près de 8.000 compagnons.