Des feux de la colère en Auvergne

Ce traité de libre-échange avec l’Amérique du Sud, en passe d’être signé par l’Europe, cristalise les oppositions. Après avoir renommé les bourgs avec des noms de villes sud-américaines, près d'une  quarantaine d’agriculteurs cantaliens ont allumé leur « feu de la colère ».

C’était le cas à Aurillac au rond-point de l’Europe, plus communément appelé le rond -point de Géant.

Le feu de la colère ? Pas vraiment, plutôt un feu de détresse tant l'atmosphère est plutôt calme et pesante. Pascal Mazard vient soutenir une profession à laquelle il n'appartient plus.

« J’ai été agriculteur pendant 40 ans et puis je suis passé salarié maintenant, des agriculteurs il y en a de moins en moins. Le métier est dur, pas rémunéré, il n’y a pas la volonté politique de  nous défendre, voilà".

L'espoir, l'envie de résister...

Certains n'ont pas 18 ans.   Timéo,  Arnaud   et Camille :

 « Je viens pour soutenir la profession…  Ceux qui travaillent, ceux qui sont là, qui se démènent pour qu’il ait un futur à ce métier… »

« La profession d’agriculteur est en danger ..Je suis là pour mon père et ma mère qui sont exploitants agricoles aussi, pour moi plus tard, parce que je voudrais reprendre l'exploitation. Il faut que l’on soit tous unis ».

« On n'est pas rémunéré à notre juste valeur ! « . En tant que fille d'agriculteur et petite fille aussi d'agriculteur, c'est important de soutenir le métier, tout simplement".

Un coup de klaxon d'une voiture d'un camion apporte aussi un peu de chaleur. Delphine Freyssinet, secrétaire générale de la FDSEA du Cantal :

« Voilà, hier soir on a fait l'action de bâchages de panneaux, ça s'est très bien passé, les gens ont apprécié, ont compris  notre message,  notre  colère par rapport à ce Mercosur".

Tous sont prêts à revenir si besoin..

Delphine Freyssinet : « eux ils fabriquent des steaks en 3 semaines !  C’est une concurrence déloyale.  Et on ira plus loin que nos préfectures, nos sous-préfectures s’il le faut. On peut monter en puissance comme on sait le faire. Et on le fera !

Le même feu a été allumé à Saint-Flour.

 En Haute-Loire, les agriculteurs ont déversé des tonnes de papiers et de déchets devant la DDT au Puy-en-Velay. Un moyen de symboliser les normes et les documents que les agriculteurs sont obligés de remplir tous les jours selon la FDSEA de la Haute-Loire.

Dans le Puy-de-dôme, une soisantaine  d’agriculteurs et de tracteurs se sont positionnés devant la sous-préfecture d’Issoire. Ils ont pu échanger avec la sous-préfète et la députée Delphine Lingemann.