21 novembre 2024 à 19h37 par Johan Gesrel

Caussade : les salariés de Lidéa durcissent le mouvement

A Caussade, l'annonce de suppressions de 60 emplois à l'usine Lidéa continue de provoquer l'exaspération des salariés. Le site a été bloqué tout ce jeudi pendant que les négociations se poursuivent avec le groupe semencier.

Les salariés de Lidéa ont bloqué l'accès à l'usine de Caussade ce jeudi.

Crédit : Johan GESREL

À Caussade (Tarn-et-Garonne), les salariés de Lidéa sont toujours sous le choc après l'annonce fin octobre du groupe semencier de supprimer 60 emplois sur les 150 que compte le site caussadais et ce dès début 2025. Il prévoit aussi la fermeture de son site industriel et le déménagement de son laboratoire de recherche de Cayrac vers Caussade. Fruit de la fusion entre Caussade Semences et Euralis, Lidéa dit faire face à une hausse des coûts de production et une baisse des surfaces cultivées. La guerre en Ukraine aurait aussi eux pour conséquence la fermeture du marché russe.


"Un sentiment d'injustice"


Ce jeudi 21 novembre, les salariés de Lidéa sont entrés en grève avec la mise en place d'un piquet et d'un barrage. Aucun véhicule ne pouvait entrer ni sortir de l'usine. Des pneus en train de brûler dégagent une fumée noire visible à des centaines de mètres à la ronde. Du jamais vu pour Vincent qui travaille sur Caussade depuis 35 ans :



"C'est un sentiment d'injustice. Je connais beaucoup de salariés qui ont travaillé toute leur vie ici et qui se sont beaucoup investi pour cette entreprise. C'est bien dommage qu'un fleuron du monde semencier français disparaisse."



Un potentiel repreneur mais pas sûr....


Isabelle Constant est élue du personnel. Selon elle, l'usine est viable et rentable. Récemment, un potentiel racheteur est venu visiter le site caussadais : 



"Le repreneur a visité l'usine mais on lui a montré le devis avec des éléments qui ont disparu de l'usine. Donc on se demande si la direction ne se moque pas de nous à ce niveau là."



Plusieurs couples travaillent chez Lidéa et sont visés par le Plan social. En ce moment tout le monde se sert les coudes explique Anaïs Pascale, une des salariés :



"Je suis personnellement touchée par la situation car je suis une mère célibataire. On se retrouve au pied du mur où on nous dit clairement qu'on n'aura pas grand chose à la fin et merci au revoir...."



Les réunions de négociations ont eu lieu ce jeudi au siège de Lidéa à Pau, sans réelles avancées, indique une source syndicale. Ce jeudi soir, les salariés ont voté la reconduction de la grève avec un nouveau piquet et des blocages prévus pour ce vendredi.