Publié : 23 janvier 2025 à 10h30 par Johan Gesrel

"Caming", "escort" : la prostitution des mineurs existe dans le Tarn-et-Garonne

Deux-cent travailleurs médico-sociaux et spécialistes de l’enfance étaient réunis mercredi 22 janvier à Montbeton (Tarn-et-Garonne) pour une journée de sensibilisation sur la prostitution chez les mineurs et les jeunes majeurs.

Un site Internet d'escort - Illustration.

Crédit : Johan GESREL

La prostitution des mineurs est une réalité dans le Tarn-et-Garonne. "Une dizaine de cas avérés ont été signalés l’an dernier auprès des autorités" explique Céline Dimeglio de l'association l’Amicale du Nid qui accompagne les prostituées dans les départements de l'ex-région Midi-Pyrénées. Un phénomène en pleine croissance du fait des smartphones et des réseaux sociaux.


Le "caming" une étape avant la prostitution


Pour tenter de comprendre et d’alerter, une journée de sensibilisation était organisée ce mercredi 22 janvier à Montbeton près de Montauban. Deux-cents travailleurs médico-sociaux et spécialistes de l’enfance se sont retrouvés pour discuter et échanger. Parmi les nouvelles formes de prostitution qui ne sont pas encore reconnues par le législateur, il y a le "caming". Céline Dimeglio nous explique en quoi ça consiste :



"Le caming c'est le fait de louer le corps de l'autre de manière dématérialisée. Mais ça n'a rien de virtuel pour autant. Les jeunes filles pratiquent des actes sexuels sur elles-mêmes. C'est donc réel mais dématérialisé puisque il n'y a pas de contact physique avec le client. Tout est fait à travers un écran. Le client va commander ses fantasmes, ses faveurs sexuels, mais à distance. Selon les critères de la loi, le caming n'est pas considéré comme de la prostitution car il n'y a pas justement ce contact physique. Cependant, on peut parler de pratiques pré-prostitutionnelles". 



"La prostitution n'est pas une option de carrière"


Si la prostitution ne se voit plus dans la rue, elle existe aujourd'hui sous une autre forme avec l'appui d'outils numériques. Sur Internet les prostituées sont rebaptisées « escorts ». Un terme glamour qui cache une réalité toute autre selon Céline Dimeglio : 



"Il faut arrêter de banaliser la question du travail du sexe, de banaliser la prostitution comme une potentielle option carrière de vie. On doit apporter à la jeunesse cette capacité d'avoir un esprit critique sur les choses, sur toute cette hypersexualisation qu'on voit dans les médias, dans les pubs, Internet. Ce que vivent ces jeunes, c'est une violence sexuelle. Elles sont victimes de tout un système qui a organisé tout ça. "