Publié : 23 janvier 2025 à 18h43 par Hélène Gosselin
Alors qu'une loi est en discussion, le gaz hilarant est déjà interdit sur la voie publique à Saint-Chély-d'Apcher
Une quinzaine de bonbonnes vides ont été découvertes par la police municipale en l'espace de trois semaines.
Devant l'ampleur du phénomène, la municipalité a pris des mesures.
Crédit : Ville de Saint-Chély d'Apcher
Il est utilisé notamment dans les siphons de chantilly ou pour des anesthésies médicales, le protoxyde d'azote aussi appelé gaz hilarant est régulièrement détourné pour ses effets euphorisants. Une proposition de loi visant à en limiter la vente aux professionnels de cuisine ou de santé a été examinée en début de semaine à l'Assemblée nationale. A Saint-Chély d'Apcher, (Lozère) les bonbonnes de protoxyde d'azote ont fait l'objet dès le mois de novembre 2024 d'un arrêté municipal interdisant sa détention, son utilisation et son abandon sur la voie publique. La police municipale avait découvert une quinzaine de bonbonnes vides en l'espace de trois semaines. La maire Christine Hugon.
"En effectuant ses tournées, notre police municipale a constaté qu'il y avait des jeunes qui consommaient ce protoxyde d'azote. Quand je dis jeune, ça peut aller jusqu'à 25, 30 ans, mais pas des jeunes étudiants. Les policiers ont été amenés à faire une surveillance un peu plus approfondie. Et nous avons choisi de publier sur les réseaux sociaux et de faire paraître dans la presse une information pour attirer l'attention des jeunes, qui dans nos zones rurales sont parfois plus fragiles vis-à-vis de ce risque, pour leur faire prendre conscience du danger qu'il peut avoir. La police a été très réactive, le phénomène s'est arrêté ou du moins il est moins à la vue des gens."
L'inhalation répétée de ce gaz peut provoquer des lésions de la moelle osseuse et du système nerveux, des troubles neurologiques, respiratoires et cardiovasculaires graves et définitifs, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Ce gaz est déjà interdit à la vente pour les mineurs. Une proposition de loi d'interdiction de vente aux particuliers non professionnels était examiné ce mardi 21 janvier à l'Assemblée Nationale. Christine Hugon y est plutôt favorable.
"Favorable oui, il faut toujours légiférer, mais il faut faire attention parce que ce protoxyde d'azote n'est pas utilisé qu'à ces fins par les jeunes, il peut avoir d'autres utilisations. Donc c'est très difficile de l'interdire. On pourrait peut-être mettre des consignes. Celui qui achète du protoxyde d'azote, paye une consigne la première fois et ramène sa bombonne vide. Parfois, ça peut arriver à limiter l'utilisation. Le commerçant qui va le vendre fera peut-être plus attention. Si c'est un jeune qui vient régulièrement en acheter, le vendeur peut y être plus attentif."