Publié : 16 août 2023 à 23h14 par Stéphane Jacquemin

A Meymac, un chantier d’exhumation a débuté ce mercredi.

Une trentaine de corps de soldats allemands tués pendant la seconde mondiale par des résistants sont recherchés.

A Meymac, le chantier d'exhumation a débuté.

Crédit : Stéphane Jacquemin

 


Le témoignage d’Edmond Réveil, un résistant âgé aujourd’hui de 98 ans, puis l’analyse, il y a 2 mois, des sols par un géoradar ont confirmé la présence d’une possible fosse commune.


Alors dans ce bois situé à dizaine de km du bourg nord-corrézien, les tractopelles sont entrés en action ce mercredi.


 



« On est en train de faire un décapage longitudinal en suivant les découvertes faites par le géoradar, tous les points d’anomalie trouvés dans le sous-sol » explique Marine Meucci, elle est l’archéo anthropologue de l’ONAC-VG, l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre.



 


Le tracto pelle creuse en longueur, pas en profondeur, tout juste à la limite des points d’anomalies trouvés par le géoradar, à 1m 70. Des restes osseux, des artefacts militaires sont recherchés, si découverts, débutera alors la fouille fine :


 



« Dans ce cas, on arrête la pelle mécanique totalement, on vient avec une petite truelle, des petits outils de dentiste et on va  enlever délicatement la terre afin de détourer et de voir ce que c’est. Après on le sort surtout pas, on laisse tout en place pour avoir une vue exhaustive de tout le site ».



 


Un périmètre de 45 m de long sur 10 m de large est sondé. 18 personnes sur site: 3 chercheurs de l’ONAC-VG, 3 anthropologues experts et 12 agents du VDK (l’organisme allemand chargé de l'entretien des tombes de guerre allemandes).


La découverte de corps n’est pas certaine confirme Thomas Schock, le chef-exhumateur du VDK « d’autant que souvent les corps sont à une moins grande profondeur » .


 


Si des corps sont retrouvés, après un examen de l’institut anthropologique de Marseille, ils seront soit, rendus à la famille, soit inhumés dans un cimetière allemand en France


 



« Nous avons devoir en tant que français de restituer ces corps » explique le Préfet de la Corrèze, Etienne Desplanques, « un devoir qui est moral aussi : c’est l’amitié entre peuple franco allemand qui s’exerce. Nous avons aussi la nécessité de faire œuvre historique, de faire la vérité sur cette histoire, enfin de le faire aussi avec dignité, pour les familles des résistants, qui n’oublions pas étaient des héros ».



Le chantier, en vase clos et sécurisé doit durer jusqu’au 27 ou 28 août.