15 octobre 2024 à 16h32 par La rédaction

Agressions d'élus : un bouton "grave danger" testé par les maires

Une vingtaine de maires se sont portés volontaires pour ce test.

La préfecture du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand.
La préfecture du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand.
Crédit : FB préfecture du Puy-de-Dôme
Un bouton d’appel grave danger pour les maires. Ce dispositif est connu et opérationnel pour protéger des femmes victimes de violences conjugales par exemple. Il s’agit de prévenir rapidement les forces de l’ordre ou un proche d’une agression.  
 
Le même système est désormais proposé aux élus.  L’État mène une expérimentation dans le Puy-de-Dôme auprès d’une vingtaine de maires volontaires. Car les actes d’incivilité ou de violence ne cessent de progresser sur le département comme partout dans le reste du pays.  Le nouveau président de l’Association des Maires du Puy-de-Dôme et maire de Cébazat, Flavien Neuvy, en témoigne.
 
J'étais intervenu sur un mariage qui se passait mal, où il y avait des infractions au code de la route. Je suis allé voir ceux qui faisaient n'importe quoi et je me suis retrouvé au milieu de 20 ou 30 jeunes, très agressifs à mon encontre. Dans ces moments-là, vous ne pouvez pas dire aux personnes qui vous bousculent : "excusez-moi, je vous demande deux secondes, je vais appeler la police. C'est pas possible, ça marche pas comme ça. Donc l'idée, c'est d'avoir un dispositif qui permette de lancer un signal d'alerte rapidement et d'être identifié, géolocalisé, pour que la police puisse arriver sur les lieux très vite.
 
Ce dispositif se veut un outil rassurant, utile pour les élus.  Mais il doit s’accompagner, en cas de plainte, d’une réponse pénale rapide et adaptée, selon Flavien Neuvy, lui-même candidat à l'expérimentation.
 
Quelquefois, on peut avoir le sentiment que la réponse pénale qui est apportée n'est pas à la hauteur., pas forcément à chaque fois du préjudice subi. Parce que si c'est juste des insultes, on pourrait se dire au fond, c'est pas peut-être pas si grave. Mais ce qui est grave, c'est que quand on insulte un maire dans l'exercice de ses fonctions, en fait, on insulte la République. Donc, on a besoin d'avoir des réponses pénales à chaque fois, ça peut être des amendes, même des amendes, pas forcément une amende de milliers et milliers d'euros. Mais, déjà, ça permet de sanctionner et de montrer que non, on ne peut pas insulter un maire dans l'exercice de ses fonctions. Parce que quand on est maire, on passe plus de temps à dire non qu'à dire oui. Et forcément, ça génère quand même des tensions.
 
Au niveau national les agressions d’élus ont bondi de 32 % en 2022.