9 octobre 2024 à 11h49 par Fabien Taccard-Blanchin
200e avec Montauban, J.Bosviel entre un peu plus dans l’histoire de l’USM
Evènement à Montauban, Jérôme Bosviel va disputer son 200e match sous les couleurs montalbanaises ce vendredi, lors de la 6e journée de ProD2 face à Aurillac. Un moment forcément spécial pour le meilleur marqueur de l’histoire du championnat, qu’il partagera avec son public, à Sapiac (19h30). L’occasion de revenir sur ce joueur hors du commun.
Un 200e match en ProD2, ça n’arrive pas à tous les joueurs professionnels, et encore moins au sein du même club. C’est pourtant ce que va concrétiser ce vendredi 11 octobre, Jérôme Bosviel. 200 matches sous les couleurs de l’US Montauban, fêtés à Sapiac à l’occasion de la 6e journée et la réception d’Aurillac. Et forcément, ce sera un moment spécial pour le numéro 10 de l’USM.
« Je mentirais si je dis que ce n'est pas spécial, parce que c'est 200, c'est quand même un gros, gros chiffre. Je suis là depuis 2016 donc, on y pense dans un coin de la tête parce tout le monde nous en parle. Mais après j'essaie de faire abstraction parce que c'est l'équipe qui prime et c'est le résultat, la gagne, qui prime pour notre championnat. »
Pour autant, Aurillac pour fêter un anniversaire, ce n’est pas forcément un bon souvenir pour celui originaire de Dordogne.
« Je me souviens de beaucoup, beaucoup de matchs. Et là on parle de la 200e. Je me souviens surtout que la 100e, je l'ai perdu contre Aurillac, la 150e j'ai perdu à Aurillac. Donc si on peut annuler cette série et gagner la 200e contre Aurillac, ça serait plutôt bien pour l'équipe »
LE SOUVENIR DES PHASES FINALES
Des souvenirs forcément, il y en a. Sportivement, mais pas seulement.
« Sur le plan personnel, j'ai 2 filles qui sont nées à Montauban. Donc rien que pour ça c'est un club, une ville qui restera à jamais dans ma mémoire. Après, sur le plan sportif, il y a les 2 demi-finales quand même (2017 & 2018) à Montauban, la finale à Bordeaux. Je n'oublie pas non plus les maintiens arrachés à la dernière journée ou à l’avant-dernière journée. Ce sont des moments qui resteront gravés, mais si je peux les éviter et revivre quand même des phases finales à Montauban, surtout que je suis plus proche de la fin que du début, ça me ferait plaisir quand même. »
Et malgré l’expérience acquise, il y a selon lui des points sur lesquels il est encore perfectible.
« La gestion des temps forts / temps faibles où parfois, j'ai un peu trop envie de jouer. Quand on est un peu derrière au score, qui il nous manque quelques points, j’ai envie de jouer depuis notre camp alors qu’il reste pas mal de temps. Alors qu’il faudrait d'abord aller chez eux et après tenir le ballon. Donc je dirais que c'est surtout ça qu’il faudrait améliorer. »
Un point sur lequel il est le meilleur, sinon le numéro 1 du championnat, c’est en tant que buteur. Meilleur marqueur de l’histoire de la ProD2, avec 2.708 points inscrits avant cette rencontre face à Aurillac, Jérôme Bosviel détonne surtout dans son approche avant le but, et sa routine.
« J'ai tout essayé ! J'ai essayé de me concentrer, de prendre ma minute pour taper, mais ça ne passait pas. Donc on va dire que pour l'instant, en tapant comme ça (rapidement, sans routine particulière, ndlr) ça me sourit donc ça passe. Mais il faut que je m'efforce à bien travailler, et faire des 100% pour faire avancer l'équipe et gagner les matches. »
« MONTAUBAN EST UN CLUB À PART »
Et faire attention également aux nouvelles règles, notamment la réduction du temps pour taper les pénalités (passé de 90 à 60 secondes).
« Alors moi je ne prends pas trop de temps sur les pénalités ou transformations, mais il faut que je fasse attention parce que je me suis fait refuser une transformation contre Mont de Marsan. Cette réduction de temps ne me gêne pas mais c'est surtout le marqueur d'essai qui doit ne pas jeter le ballon à 100 mètres. Parce qu’autrement il faut aller le chercher après. »
L’une des signatures de celui qui évoluait auparavant plus souvent au poste d’arrière, est aussi le drop (2 tentés cette saison, les 2 face à Aix-en-Provence, un réussi) : il en a passé 35 dans sa carrière selon le site AllRugby.
« Ce n'est pas quelque chose que je travaille énormément à l'entraînement, c'est surtout du feeling. Quand le ballon est un peu ralenti, et pour éviter de fatiguer trop nos avants. Donc on essaie de de marquer 3 points comme ça avec un drop. Pour l'instant, ça, ça nous sourit. Donc tant mieux. »
Une arme que l’on pourrait juger trop peu utilisée en ProD2, surtout quand ça réussit.
Alors en ProD2 il y en a quand même pas mal de drops. C'est surtout je trouve en Top 14 où cette arme-là est pas trop utilisée. Mais après on voit que ça fait mal à l'adversaire quand même. Quand on met un drop, quand les avants adverses sont dans un ruck et relèvent la tête, voient que le ballon passe entre les poteaux, qu'il faut aller se positionner sur un coup d'envoi et tout, ça fait mal à la tête. Et nous a contrario, l'équipe qui attaque ça fait du bien mentalement. Donc c'est une arme dont se servir, mais après surtout sur des coups. Mais après je j'espère que j'aurai pas à en taper d'autres sur ce bloc par exemple. Même s’il faut faire avancer le tableau d'affichage 3 points par 3 points, ben on le on le fera. »
SON HOMMAGE À THOMAS FORTUNEL
Les deux ouvreurs ont partagé le temps de jeu depuis le début de saison, Thomas Fortunel ayant débuté les deux première rencontres (160 minutes de jeu), Jérôme Bosviel les 3 suivantes (263 minutes de jeu). Une situation qui lui convient, sans oublier de souligner la qualité de l’autre numéro 10 de métier de l’effectif de l’USM
« Je lui fais confiance à 100%. Il a joué son 100e match aussi à Nevers (sous les couleurs de Montauban, ndlr), sachant qu'il est parti à Castres, il a connu le Top 14, il a de l'expérience et c'est un très bon joueur et très bon buteur aussi. Donc on se complète parfaitement et si on continue comme ça à se partager le temps de jeu, moi ça me va. »
SON AVENIR IMMEDIAT ET PLUS LOINTAIN
A 34 ans, Jérôme Bosviel est sous contrat jusqu’en 2026. Il se sent bien physiquement, et annonce pouvoir durer encore quelques années. Au-delà de son contrat ? La question se posera au moment venu, même s’il avoue sans difficulté qu’à son âge, ce sont surtout les phases de récupération qui sont plus compliquées. Mais l’aspect familial, lui qui a plusieurs enfants, rentre également en compte. Son attachement à la ville n’est plus à démontrer.
« On voit que Montauban est un club à part. Même une ville à part, parce que quand les joueurs passent, il y en a énormément qui restent, et ça c'est plaisant. »
Il se verrait donc bien continuer dans un rôle d’entraineur. S’il a d’ailleurs obtenu ses diplômes en 2019, il ambitionne plus un rôle spécifique comme entraîneur du jeu au pied par exemple. Ses interventions depuis cette saison auprès de Montbeton Lacourt-Saint-Pierre, nouveau club qui évolue en Régional 3, lui montre le chemin.